Méthodologie
Correction des variations saisonnières (CVS)
L'évolution d'une série statistique se décompose en trois facteurs : une tendance, une composante saisonnière et une composante irrégulière. La correction des variations saisonnières est une technique utilisée pour éliminer l'effet des fluctuations saisonnières normales sur les données, de manière à en faire ressortir les tendances fondamentales (tendance et composante irrégulière).
Tableau de bord
Les données sont calculées en moyenne mobile ou glissante sur douze mois, ce qui permet de lisser une série de valeurs exprimées en fonction du temps (série chronologique) en éliminant les fluctuations les moins significatives et de lisser le phénomène étudié en noyant les valeurs extrêmes dans une masse de données davantage représentative d'une tendance moyenne. Cette moyenne est également dite mobile parce qu'elle est recalculée de façon perpétuelle, dès lors qu'une nouvelle donnée intègre la série en venant remplacer la plus ancienne, modifiant ainsi la date de référence.
Les premiers résultats issus des comptes rapides
L’année 2014 marque la réalisation d’un premier compte économique rapide en Polynésie française produit par l’ISPF dans le cadre du projet CEROM en partenariat avec l’AFD, et l’IEOM. Il repose sur une modélisation macroéconomique alimentée par les premières données disponibles de l’année précédente. Il ne s’agit donc pas d’un compte définitif mais d’une estimation précoce. Les estimations pourront faire l’objet d’une révision lorsque la totalité des données sera collectée. L'évolution du PIB réel (en volume) élimine de la croissance du PIB nominal (en valeur) ce qui est dû à l'inflation. Le PIB réel a l’avantage de montrer les variations à la hausse et à la baisse dans le volume (les quantités) de la production de biens et de services. En effet en observant uniquement le PIB en valeur (ou nominal), on ne peut déterminer si la hausse de cet indicateur provient d’une hausse des prix, d’une hausse de la production ou dans quelles proportions ces deux variations se combinent.
Les comptes rapides issus d'une modélisation de l'économie polynésienne
Le modèle utilisé pour construire les comptes rapides est un modèle macro-économétrique, de type keynésien, modèle dit « quasi-comptable ». Il permet de projeter les comptes économiques d’une année à partir d’hypothèses d’évolution de l’offre et de la demande de biens et services. En Polynésie française, ce modèle est construit avec 19 branches et 20 produits. Le modèle est basé sur le TES 2011 (Tableau des Entrées - Sorties) de la Comptabilité Nationale. En effet, ces relations comptables permettent d’assurer la cohérence du modèle en décrivant les équilibres nécessaires entre les ressources et les emplois pour chaque opération. En conséquence, le modèle reproduit de façon mécanique la structure comptable déterminée par le passé. La projection du compte se fait selon la méthode de Léontieff, fondée sur les interactions entre branches et celle de Keynes, fondée sur l’interaction revenu-consommation. Le modèle intègre peu de relations de comportement des agents et ne peut donc pas être utilisé pour simuler l’impact de changements dans ces comportements. Le revenu brut des entreprises individuelles, en comptabilité nationale, est une composante du revenu des ménages ; il s’agit du solde du résultat d'exploitation pour les entreprises individuelles. Il est analogue aux revenus salariaux que reçoivent les salariés des entreprises non-individuelles. Le RBEI contient deux éléments indissociables : la rémunération du travail effectué par le propriétaire de l’entreprise, et éventuellement les membres de sa famille, et son profit en tant que chef d’entreprise.
Avertissement aux lecteurs
Depuis 2005, l’ISPF est engagé dans un processus d’évolution des comptes économiques dont l’objectif est triple : pouvoir se comparer aux autres pays, intégrer les normes internationales des concepts et des méthodes utilisées. La mise en conformité aux recommandations internationales SEC95 a conduit à établir une nouvelle série de comptes avec pour année de base 2005. Un nouveau logiciel a été implanté pour traiter et exploiter les données provenant aussi bien des administrations que des entreprises. L’usage de ce logiciel nommé ERETES (Equilibre Ressources Emplois Tableau Économique d’Ensemble) permet de travailler dans le cadre d’un projet validé par Eurostat et l’Insee et donc de bénéficier d’une solide assise méthodologique.
Cependant, l’intégration des ces nouvelles méthodes et concepts a entrainé un « rebasage » des comptes économiques à partir de l’année 2005. Ainsi les informations publiées par l’ISPF avant l’année 2012 ne sauraient être comparées avec celles qui seront publiées dorénavant. En effet, la modification des concepts et des méthodes ne permet pas de maintenir une série chronologique des comptes économiques « à champ constant ». En d’autres termes, les résultats présentés dans toutes les publications sur les comptes économiques postérieures à novembre 2012 ne peuvent plus se comparer à ceux des publications précédentes.
La publication la plus récente présente les comptes définitifs 2007 avec la nouvelle série de comptes établie depuis l’année 2005. La mise aux normes et le « rebasage » des séries sont l’aboutissement d’un travail de longue haleine et d’un gros investissement du personnel en charge de ce champ d’étude qui explique la parution tardive de la publication. L’ISPF poursuit maintenant la réalisation des comptes économiques pour les années suivantes afin d’aboutir à un rythme de publication conforme aux standards internationaux : les comptes de l’année N sont publiés l’année N+3.
Sources
Caisse de prévoyance sociale (CPS) : gère l’ensemble des déclarations de main-d’œuvre du régime général des salariés à partir desquelles les statistiques de l’emploi salarié sont réalisées.
Direction des douanes : reçoit l’ensemble des déclarations de marchandises entrant ou sortant du territoire. Ces données sont traitées par l’ISPF pour en tirer des indicateurs d'échanges de marchandises avec les autres pays et analyser les flux en importations comme en exportations.
Direction des impôts et des contributions publiques (DICP) : traite les déclarations TVA à partir desquelles l’ISPF mesure l’évolution des chiffres d’affaires des entreprises par secteur d’activité.
Direction des transports terrestres (DTT) : gère les immatriculations des véhicules et fournit les statistiques à l’ISPF.
Électricité de Tahiti (EDT) : principal opérateur pour la fourniture d’énergie électrique en Polynésie française, il transmet les statistiques de production et consommation d’électricité à l’ISPF.
Port autonome de Papeete : cet établissement public à caractère industriel et commercial gère la zone portuaire. Il identifie les navires faisant escale en Polynésie française et dénombre leurs passagers et membres d’équipage.
Service de l’emploi : réceptionne les demandes et offres d’emploi qui permettent de réaliser le suivi statistique du marché du travail.
Synthèse économique : les indicateurs permettant de suivre l’évolution de la conjoncture internationale sont extraits des sources suivantes : Banque de Polynésie, site du journal « les Échos » sur les places boursières (bourse.lesechos.fr), instituts statistiques nationaux, banques centrales, missions économiques, Banque mondiale, OCDE et Eurostat.
Te Avei'a: chaque trimestre, le Point Conjoncture « Te Avei’a » fait la synthèse de la conjoncture locale, reprenant l’évolution de l’ensemble des indicateurs de conjoncture économique et sociale. Ces indicateurs sont issus des enquêtes de l’ISPF, mais aussi de nombreux organismes qui collectent des informations chiffrées sur les domaines de leur compétence.
Définitions
Branche d’activité : une branche (ou branche d'activité) regroupe des unités de production homogènes, c'est-à-dire qui fabriquent des produits (ou rendent des services) qui appartiennent au même item de la nomenclature d'activité économique considérée.
Consommations de capital fixe des administrations : dépréciation subie par le capital fixe des Administrations (leurs investissements passés) au cours de la période considérée par suite d'usure normale et d'obsolescence prévisible.
Consommations finales (CF) : elles sont uniquement le fait des ménages et des administrations : elles représentent la valeur des biens et services utilisés pour la satisfaction directe des besoins individuels ou collectifs.
Consommations intermédiaires (CI) : les consommations intermédiaires représentent la valeur des biens autres que les biens de capital fixe, et des services marchands consommés par les entreprises, au cours de la période, afin de mener à bien leurs activités : elles sont intégrées dans le processus de production.
Effets-prix : le PIB à prix constants (ou réel ou en volume) est la valeur totale de tous les biens et services finaux produits dans l'économie au cours d'une année donnée, calculée en utilisant les prix de l’année précédente. Le PIB à prix constants a l’avantage de montrer les variations à la hausse et à la baisse dans le volume (les quantités) de la production de biens et de services. En effet, en observant uniquement le PIB en valeur (ou nominal), on ne peut déterminer si la hausse de cet indicateur provient d’une hausse des prix, d’une hausse de la production ou dans quelles proportions ces deux variations se combinent.
Exportations : les exportations comprennent tous les biens neufs ou existants sortant définitivement du territoire ; elles sont évaluées à leur valeur Franco A Bord (FAB), c’est-à-dire au prix de marché des biens à la frontière. D'autre part, comme pour les importations, la balance des paiements de Polynésie Française, fournit la valeur et le type des services qui ont été exportés hors de Polynésie.
Formation Brute De Capital Fixe (FBCF) : cette notion s’apparente à la notion d’investissement : elle représente la valeur brute des acquisitions en matériels et ouvrages de Bâtiment et Travaux Publics destinés à être utilisés pendant au moins un an. Pour les ménages, la FBCF ne concerne que les achats de logements neufs, ou éventuellement les grosses réparations effectuées sur les logements existants, toutes leurs autres dépenses en biens (même durables) et en services sont comptabilisées en consommations finales.
Importations : les importations comprennent tous les biens entrant définitivement dans le territoire, évaluées à leur valeur Coût Assurance Fret (CAF); de même que toutes les importations de services enregistrées par la balance des paiements, corrigées des importations de services (transport et assurance) correspondant aux montants de ces services intégrés aux prix CAF.
PIB réel et PIB nominal : le PIB réel (ou en volume ou encore à prix constants) est la valeur du PIB corrigé des variations de prix, c'est-à-dire de l’inflation. Le PIB réel a l’avantage de ne mesurer que les variations à la hausse et à la baisse dans le volume (les quantités) de la production de biens et de services. En effet, en observant uniquement le PIB en valeur (ou nominal ou à prix courants), on ne peut déterminer si la hausse de cet indicateur provient d’une hausse des prix, d’une hausse de la production ou dans quelles proportions ces deux variations se combinent.
Production (P) : la production est l’activité socialement organisée consistant à créer des biens et services. La production est marchande lorsqu’elle s’échange ou est susceptible de s’échanger sur un marché, à un prix visant à couvrir au moins les coûts de production. Les services non marchands regroupent les services fournis par les administrations à titre gratuit ou quasi gratuit ainsi que les services domestiques. Il faut noter que l’activité productive concerne également les productions non commercialisées : produits agricoles vivriers, produits de la pêche, ainsi que les services fournis par les propriétaires de logements à eux-mêmes.
Produit intérieur brut (PIB) : le produit intérieur brut se compose de la production intérieure brute augmentée de la valeur ajoutée du secteur non marchand, conventionnellement valorisée par les charges de personnel des administrations et des services domestiques. Il s’agit donc de la richesse créée par l’économie au cours d’une année.
Revenu brut des entreprises individuelles : en comptabilité nationale, c’est une composante du revenu des ménages ; il s’agit du solde du résultat d'exploitation pour les entreprises individuelles. Il est analogue aux revenus salariaux que reçoivent les salariés des entreprises non-individuelles. Le RBEI contient deux éléments indissociables : la rémunération du travail effectué par le propriétaire de l’entreprise, et éventuellement les membres de sa famille, et son profit en tant que chef d’entreprise.
Secteurs : le secteur constitue un regroupement d’unités de production homogène. Les secteurs marchands produisent des biens et services marchands, par opposition aux secteurs non marchands (administrations publiques) qui produisent des services non marchands et marginalement des biens et services marchands. Les 5 grands secteurs de la nomenclature des comptes sont les sociétés non financières, sociétés financières, les administrations, les ménages et le secteur des agents non résidents.
Valeur ajoutée : la valeur ajoutée représente la valeur nouvelle créée au cours du processus de production. Elle est égale à l’excédent de la production (vente) sur les consommations intermédiaires (achats). Il s’agit de la richesse créée par l’entreprise, qui est répartie entre les différents éléments composant son environnement économique** : employés (charges de personnel), administration (impôts et taxes), investissements (dotations aux amortissements et provisions), bailleurs de fonds (frais financiers) et capital (résultat net réparti entre les associés et les réserves).
Variations de stocks (VS) : les stocks comprennent tous les biens autres que les biens de capital fixe, détenus à un moment donné par les unités productrices résidentes. Par convention, les variations de stocks ne concernent ici que la production stockée des entreprises en fin d’exercice.