Création
L'Institut territorial de la statistique (ITSTAT), renommé Institut de la statistique de la Polynésie française (ISPF) en 1999, est un établissement public à caractère administratif qui a été créé en 1976 au travers d'une délibération de l’Assemblée de la Polynésie française. Néanmoins, ce n'est qu'en 1980 que l'établissement débute ses activités, après le transfert de la compétence statistique (hors recensement de la population) au Territoire.
Organisation
Placé sous la tutelle du ministère en charge de l'Économie, l'ISPF est administré par un conseil d'administration composé de huit membres représentatifs des instances politiques et socio-économiques. Le conseil d’administration définit les grandes orientations de l'Institut et délibère notamment sur le programme annuel de travail, le rapport annuel d’activité ou encore les questions budgétaires. La direction de l'ISPF et le soutien technique sont assurés par deux cadres de l'INSEE (en détachement auprès de l'établissement pour une période de deux ans, renouvelable deux ans), afin de garantir une indépendance professionnelle. L'ISPF est composé de trois départements support et trois départements de production :
- le département Administratif et Financier ;
- le département Informatique ;
- le département Diffusion ;
- le département de Système d'information des entreprises et des personnes (SIEP) ;
- le département Études et Économie ;
- le département Prix et Bâtiment.
Ces départements regroupent environ 45 agents permanents appartenant à différents corps de métiers : économistes, statisticiens, démographes, informaticiens, enquêteurs, cartographes, chargés de communication, chargés des RH, agents d’accueil, agents de saisie, etc.
Missions
Les compétences et champs d'action de l'ISPF sont identiques à celles dévolues à un organisme national de statistiques : administration de répertoires, collecte, traitement, analyse et diffusion d'informations à caractère économique et social visant à informer la population et aider à la décision des pouvoirs publics. Seuls les recensements de la population, dont les résultats ont des conséquences sur l'organisation et les finances des communes polynésiennes (encore placées sous la tutelle de l’État), relèvent de la compétence de l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE).
L'ISPF gère ainsi des répertoires sur les personnes et les entreprises, mais mène aussi des enquêtes auprès des entreprises, des ménages polynésiens et des touristes internationaux. À partir de l'ensemble des données collectées et d'autres sources administratives, l'Institut assure le suivi régulier des évolutions conjoncturelles, élabore les comptes économiques du territoire et produit des statistiques sur l'évolution démographique, le tourisme, l'indice des prix ou encore les entreprises. Un programme de travail, qui détermine notamment les enquêtes statistiques et leurs caractères obligatoire et d'utilité publique, est arrêté chaque année par le conseil d'administration, puis validé en conseil des ministres.
Coordination des statistiques publiques
En Polynésie française, l'ISPF n'est pas le seul producteur de données. De nombreuses entités collectent également des informations chiffrées dans leurs domaines de compétences (CPS, SEFI, Douanes, DRM, DICP, etc.). Ces données sont par la suite traités par l'ISPF et alimentent une base de données statistiques, qui permet de produire des études et de suivre périodiquement la situation de l'emploi salarié marchand, du commerce extérieur, des construction, etc.
Qu'il s'agisse de projets, d'études ou d'enquêtes particulières, l'ISPF apporte aussi son soutien technique pour l'élaboration de questionnaires, d'organisation de collecte ou d'analyse de résultats. Chaque année, plus de 4 000 demandes parviennent à l'ISPF d'administrations, de collectivités locales, d'entreprises, de journalistes, d'associations ou de particuliers afin de valoriser les informations statistiques.
Ouverture internationale
Le chiffre ne trouve son sens que s'il s'inscrit dans des repères, temporels ou spatiaux. Pour comparer, mesurer les différences, il est indispensable que ces repères soient cohérents et que la synthèse chiffrée soit la même d'une période à l'autre, d'un pays à l'autre. Depuis longtemps, les statisticiens se sont concertés au sein d'organisations internationales, normalisant concepts et méthodes. Dans l'ensemble de ses travaux, l'ISPF respecte ces normes afin d'ouvrir ses constats aux comparaisons internationales. De la simple information chiffrée à la concertation méthodologique, des échanges fructueux s'opèrent régulièrement entre l'ISPF et les autres instituts de statistique. L'ISPF entretient, bien sûr, des liens étroits avec ses homologues de France métropolitaine, de Nouvelle-Calédonie et de Wallis et Futuna. Les échanges de publications et d'informations économiques enrichissent les documentations et bases de données.
Membre associé du réseau des statisticiens de la Communauté du Pacifique, l'ISPF entretient des relations privilégiées avec les offices statistiques de la zone. Des programmes d'échanges d'informations, facilités par les nouveaux moyens de communications, permettent de diffuser et recevoir des statistiques sur la zone. Membre associé de la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (ESCAP), organe coordonnateur des activités des Nations Unies dans ce domaine, l'ISPF participe aux conférences internationales et bénéficie ainsi des dernières avancées méthodologiques, est informé des nouvelles normes préconisées par les organisations spécialisées (Bureau International du Travail, Organisation Mondiale du Tourisme, de la Santé, de l'Agriculture, etc.) et reçoit, dans le cadre d'échanges de publications, des informations statistiques régulières sur cette grande région.